Cela a été plutôt physique au début, puis plutôt farniente à la fin, le Cap-Vert est une belle destination, sans être ma destination préférée dans l’absolu.
Simple jugement personnel, plus on voyage, plus on est conscient des différences entre chaque pays et plus on sait ce que l’on apprécie 🙂
La nature est par moments luxuriante et à d’autres moments désertique comme sur une autre planète.
Au niveau culturel, pas grand chose à voir malheureusement.
Par contre, rien à dire au niveau de la gentillesse des Cap-Verdiens et d’un niveau de sécurité sans encombre!
Voici un descriptif du voyage :
Santo Antao (4 nuits, 5 journées de randonnées), cette île a deux visages, les deux premiers jours de randonnée (centre et nord), c’était plus aride qu’autre chose.
A cela a succéder, la luxuriance de la Vallée de Paul, pour terminer par cette jolie randonnée se terminant à Punto do Sol le long de la mer.
Certains chemins de randonnées étaient balisés, voir le lien de randonnées de Santo Antao, SAPN.
A Punto do Sol, masques à ramener en souvenir.
Fresque murale sur une maison à Punto do Sol
Différentes formules vous seront proposées avec guide ou sans guide et Roadbook,etc…
Personnellement, j’ai particulièrement apprécie notre indépendance, sans guide, le « Roadbook » a été nécessaire et suffisant pour vivre d’excellentes randonnées!
La durée de celle-ci est modulable, nous avions des 5 à 6 heures de randonnées avec un dénivelé important, mais tout cela est adaptable à vos envies et conditions physiques, avoir un relai sur place est bien utile (ne serait-ce que pour transporter vos bagages).
Rien à dire sur l’agence locale Nobai (en cap-Verdien, « on y va, allons y ») du début à la fin sans imprévu!!
Mindelo (Sao Vicente), une première nuit en transition avant Santo Antao, puis deux autres nuits.
Un peu déçu de Mindelo, qui ne m’a pas laissé une impression inoubliable, nous avons visité Baia das gatas, pas mal, sans plus.
Cependant, c’est là que se passe le Festival de Baía das Gatas qui est un festival de musique Cap-Verdien très populaire.
Sorte de «Woodstock Africain» qui se tient chaque année en août depuis 1984.
Cesaria Evora décédée en 2011, aimait participer à ce festival, elle y a joué en 2002, 2006 puis 2009.
L’île de Fogo est incontournable; y passer deux, mieux trois nuits est un must.
L’authenticité de Cha das Caldeiras (loger à l’intérieur d’un cratère est magique).
De plus la ville de Sao Filipe est très agréable, avec de nombreux restaurants et bars, qui après le passage dans les petits villages de Santo Antao, était chouette au niveau ambiance.
Pour l’ascension du Pico, un guide est sur papier obligatoire, mais j’ai l’impression qu’il suffirait de se lever tôt et de suivre les différents groupes qui se forment chaque jour pour l’ascension…
Le village de Chã das Caldeiras, une particularité locale :
En 1860, l’aristocrate Français Armand de Montrond, originaire de Besançon, embarque pour le Brésil et fait escale au Cap-Vert.
Il n’en repartira jamais. On lui attribue 12 femmes et une nombreuse descendance, il reconnu tous ses enfants : c’est ainsi que naquit le clan Montrond.
En 1912, Manuel Da Cruz Montrond et Miguel Montrond, deux de ses enfants, partent en expédition avec des scientifiques portugais vers le Pico Fogo avec l’idée de construire des canalisations et résoudre les problèmes d’eau de São Filipe.
Sur place, ils constatent que la végétation pousse grâce aux terres fertilisées par les cendres volcaniques et la brume. C’est le début de l’agriculture à Chã das caldeiras.
C’est ainsi que naquit d’ailleurs le vin de Fogo!
C’est une viticulture jeune qui n’a que 120 ans de tradition vinicole.
Le rouge ne m’a pas laissé une impression inoubliable, par contre moi qui n’aime pas spécialement le blanc, j’ai été agréablement surpris par ce vin à 14°.
En 1917, les premières familles fondent le village à l’intérieur du cratère, d’où le nom de Chã das caldeiras.
A Chã das caldeiras, la plupart des habitants s’appelle Montrond.
Après 2014, la population a chuté, pour en avoir discuter la-bas, ce qui freine le retour de la population, c’est qu’il n’y a qu’une école maternelle, il faut faire des km pour un autre niveau de scolarité.
Mais les choses bougent, une école était en construction lors de ma présence.
Avant l’éruption volcanique du 23 novembre 2014, Chã das Caldeiras comptait 1 200 habitants répartis dans 2 localités : Portela et Bangaiera. Ces villages ont été quasi totalement détruits lors de cette éruption.
Brava, j’y suis resté seulement deux nuits, cela aurait mérité au moins une troisième, en alliant la jolie petite ville de Nova Sintra au merveilleux endroit découvert de Faja de Agua.
Mais il faut la mériter, transport en ferry de Fogo obligatoire (pas d’aéroport) rien qu’un transfert par jour à 19h00, avec arrivée à Brava à 19h35 (changement d’horaire et annulation fréquents, bien vérifier l’horaire de votre ferry CV Interilhas) .
L’ïle de Santiago pour terminer :
Tarrafal est chouette, 3 à 4 jours pour s’y reposer après les randonnées me semble sympa, beaucoup de choses à faire aux alentours, dont la « Serra Malagueta« .
« No stress », le slogan du Cap-Vert, difficile d’avoir du stress la-bas!
A noter pour les amateurs de plongée, le « Scuba dive Center » au King Fischer Village.
Le village à côté de Tarrafal, « Chao Bom » est très authentique, superbes photos à faire.
Cidade Velha, au moins une nuit, de manière romantique en couple, je devine que cela pourrait être super agréable et alors envisager une période plus longue.
Cependant pas grand chose à voir, l’endroit reste très agréable, ne serait-ce que ces quelques restaurants en bord de mer pour refaire le monde avec un délicieux coucher de soleil.
Praia, que dire, cela vit, il y a des trucs à voir qui se concentrent sur le quartier du Plateau, mais à part cela, c’est pas fameux et peut-être même évitable.
En effet, des « aluguer » partent quotidiennement de Tarrafal (1h30-2h de trajet) ou Cidade Velha ( +/- 20 minutes de trajet) pour Praia, il suffit de prendre le taxi pour l’aéroport après.
En tout cas, je vous conseille fortement de loger la dernière nuit sur l’île de Santiago, car imaginer loger par exemple sur l’île de Fogo puis prendre l’avion ou la bateau pour l’aéroport de Praia directement, est bien trop risqué au niveau fiabilité du transport (surtout le bateau, Eric peut vous en dire un mot, voir bateau annulé et avion international raté le dernier jour!).
Important, bien que l’on décrivait dans les guides plusieurs compagnies, une seule compagnie s’occupait dans les faits des transports inter îles au Cap-Vert lors de mon voyage, « CV Interilhas« .
Bière de qualité, la Strela (elle existe en Classic, Kriola) , étoile en portugais était bonne, pas besoin de se tourner vers les importées du Portugal (Super Bock, Sagres, très répandues aussi au Cap-Vert) ou venant d’autres pays.
Le Cap-Vert a été découvert inhabité, peu d’intérêt pour ces îles plutôt arides loin de tout. Mais un fait changea la donne, c’est la découverte du Nouveau Monde, avec l’apparition du commerce d’esclaves.
Les îles du Cap-Vert allaient longtemps servir de plate-forme naturelle aux négriers.
Mais il fallait d’abord peupler les îles.
Lorsqu’on dit que les îles n’étaient pas habitées et qu’il n’y avait rien, cela veut dire qu’il n’y avait absolument rien qui puisse servir à la nourriture des hommes.
Il fallut tout apporter de l’extérieur, les hommes, les animaux et les outils. On dut aussi importer des plantes de culture, à titre d’expérience, pour voir si elles pouvaient s’acclimater aux nouvelles terres.
Les plantes et les animaux n’ont pas été les seuls à s’acclimater aux latitudes du Cap Vert. L’homme a dû aussi le faire.
Ce sont les Portugais qui, en 1500, ont amené les premiers hommes sur l’archipel : des milliers d’esclaves noirs en provenance des côtes africaines, mais aussi quelques esclaves blancs venus d’Europe et d’autres parties du monde, des colons recrutés dans diverses communes du Portugal, des Italiens, des Génois, des Espagnols et des juifs persécutés par l’Inquisition.
On peut dire que ce métissage est apparu en même temps que les premiers hommes blancs. Le roi Manuel Ier (1469-1521) eut beau donner l’ordre d’envoyer au Cap-Vert toutes les femmes portugaises devant être déportées en Afrique, dans le but avoué de limiter “l’utilisation de la femme noire par l’homme blanc”, cette mesure n’eut aucun effet. Les Portugais préféraient semble-t-il les femmes noirs et le métissage a continué au cours des siècles.
On considère à présent que la population Cap-Verdiennes est métissée à 80%.
Un mot que j’ai souvent entendu et lu : la Morabeza (en créole, mélange de gentillesse, d’hospitalité et de bien-être) et Sodade (Mélancolie) que chante si bien Cesaria Evora.
Ce quelque chose d’indéfinissable qui, au fil du temps, est devenu la caractéristique principale du Capverdien, qui détermine sa manière de voir les choses et d’appartenir au monde, et qui le rend si différent lorsqu’il établit des relations avec autrui.
Magnifique Rafaël! On voyage à travers tes photos et toutes les infos que tu donnes 😊